La soprano polonaise Aleksandra Kurzak ne se présente plus. Après avoir ébloui la scène lyrique et le monde discographique, en duo comme en solo, Aleksandra Kurzak consacre son tout nouvel enregistrement à Mozart. De La Flûte enchantée à Zaide, Mitridate ou La Clémence de Titus, la soprano embrasse avec le même talent les airs les plus célèbres du maître salzbourgeois… et sa verve concertante. Car loin de se limiter aux seuls attraits lyriques, elle en révèle la profondeur et le génie en explorant la richesse du dialogue entre voix et instruments : musiciens et Aleksandra Kurzak se répondent, s’imitent, se cherchent. Ils font ainsi des airs de Mozart le lieu d’un théâtre intime, drôle et incroyablement vivant, dans lequel instruments tiennent un rôle à part entière dans le drame qui se joue.

Comme pour y faire écho vient s’ajouter au programme la Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre, interprétée par le violoniste Yuuki Wong et l’altiste Tomasz Wabnic. Chambristes accomplis, Konzertmeister pour le premier et directeur artistique du Morphing pour le second, les deux solistes prennent un plaisir évident dans cette partition d’un jeune Mozart qui annonce ce qui sera la quintessence du style des concertos à venir, avec une interprétation lumineuse. Il est certain qu’Aleksandra Kurzak a trouvé dans le Morphing Chamber Orchestra de Vienne, l’une des phalanges orchestrales les plus en vues actuellement, des partenaires de choix : ils font ici merveille en conjuguant liberté et créativité !